Les nuits de Buenos Aires (version crise economique)
Les cartoneros de la grande ville
Les nuits de Buenos Aires voient passer par milliers des personnages etranges pour les occidentaux bien nourris que nous sommes . Beaucoup d'hommes (64%), mais egalement des femmes (36%), et des enfants... -on croise en effet des familles entieres-. (les statistiques officielles reconnaissent plus de 8000 personnes, dont 1500 mineurs).
Dans la journee deja, on en croise, mais l'activite devient plus frenetique la nuit : ils sont des milliers a fouiller les poubelles, pour y recuperer eventuellement de la nourriture, et en tout cas leur moyen de subsistance : le papier et le carton.
Il n'y a pas ici de systeme de tri des dechets, et donc les cartoneros, chomeurs lamines par la crise economique de 2001, se chargent du tri et de la collecte. Ils fouillent les sacs d'ordures sur les trottoirs, les trient, les referment, et regroupent leurs trouvailles dans de gros sacs qu'ils transportent sur des chariot. Vers 22h/23h, a differents points de collecte, ils se regroupent, de camions bleus viennent, sur lesquels s'entassent alors sacs et cartoneros, et ils partent pour les centres de collecte. Ils sont des milliers, impossible de ne pas les voir. Pendant la journee aussi, ils quadrillent la ville avec leurs sacs.
Ils touchent dans les 10 centavos par kilo (environ 20 centimes de franc), il leur faut donc trouver une cinquantaine de kilos de papier ou de carton pour esperer alimenter leur famille ( ils n'y parviennent pas toujours). Les enfants scolarises souvent vont a l'ecole surtout pour avoir un repas gratuit.
L'Argentine, rappelons le, il y a 60 ans, etait le creancier de l'Europe...